L’eSport, c’est-à-dire le cyber-gaming pratiqué de façon compétitive, est un véritable phénomène. Une finale d’eSport attire des audiences dignes de la Champions League. Aujourd’hui, League of Legends, Call of Duty, Fortnite ou encore StarCraft figurent parmi les jeux vidéo les plus populaires auprès des eSportifs. Parmi eux, After H, sorti par la start-up EVA fin 2018, remporte un succès croissant. Nous avons rencontré son co-fondateur Jean Mariotte, pour qu’il nous parle de ce shooter. Son concept : mixer eSport et mondes virtuels.
Ingénieur diplômé des Arts & Métiers, Jean Mariotte n’est pas resté un salarié ordinaire très longtemps. Très vite, il est devenu entrepreneur. Ce faisant, il a connu des succès comme des échecs, comme tout bon entrepreneur qui se respecte. Avant de créer EVA à la fin de 2018 avec ces deux co-fondateurs Stéphanie Belle et William Klein, il est à l’origine de trois autres start-ups.
Plutôt qu’un entrepreneur spécialisé dans le jeu vidéo, Jean préfère se présenter comme un entrepreneur de la tech, bien qu’il ait toujours suivi l’écosystème de l’eSport. À titre personnel, il reconnaît qu’il est lui-même un gamer passionné.
Jean Mariotte : gamer ET entrepreneur
Comme beaucoup d’entrepreneurs, Jean est un « amoureux de la liberté ». Pour lui, « les deux assets clés de l’entrepreneuriat sont : la liberté d’une part, notamment le fait de ne pas se sentir bridé par un plafond de verre. Personne ne se trouve au-dessus de vous pour étouffer vos idées ou stopper votre élan. Par ailleurs, j’aime créer et concevoir, ce qui matche bien avec l’entrepreneuriat aussi ».
Pour autant, Jean reconnaît qu’il n’a pas nécessairement une grande confiance en lui. Il est au contraire plutôt anxieux. Selon lui, « la clé pour entreprendre consiste à ne pas avoir peur du risque ». Il ajoute qu’il bénéficie d’une grande capacité de résilience, à tel point qu’il ne « craint pas de se planter. Steve Jobs disait que la seule différence entre les bons et les mauvais entrepreneurs résidait dans la persévérance ».
L’eSport, un sport comme un autre ?
L’eSport se définit comme la pratique compétitive du jeu vidéo. Au lieu de jouer seul, le gamer se mesure à d’autres gamers, soit en solo, soit en équipe. Comme dans un sport traditionnel, le but consiste à gagner.
Il existe différents types de jeux. Les plus connus sont League of Legends, qui est ce qu’on appelle un MOBA (Multiplayer Online Battle Arena). Les équipes de gamers s’affrontent alors au sein d’arenas. Dans ce type de jeux, le joueur contrôle un héros, qu’il voit évoluer depuis le haut. Les déplacements se réalisent à la souris. Le MOBA suppose un travail d’équipe visant à détruire un bâtiment ennemi crucial.
Parmi les autres jeux bien connus dans le monde de l’eSport, Jean cite Fortnite ou encore Call of Duty qui sont des first-person shooters, c’est-à-dire des jeux de tir en vue subjective. Le personnage que l’on contrôle n’apparaît donc pas à l’écran. En outre, il existe des jeux de stratégie en temps réel : StarCraft, dans lesquels le gamer dirige une armée.
Le succès de l’eSport se mesure aux audiences phénoménales qu’il réalise : ainsi, une finale de League of Legends peut mobiliser jusque 150 millions de spectateurs (180 millions pour la Champions League).
Malgré cela, l’eSport n’est toujours pas reconnu comme un vrai sport. Car il n’est pas diffusé à la télé, mais sur Twitch, une plateforme vidéo populaire auprès des gamers. Surtout, « l’e-athlète » demeure derrière un écran, sans bouger. La sédentarité est donc le véritable motif empêchant l’eSport d’être reconnu comme un sport véritable.
Avec After H, EVA mixe eSport et réalité virtuelle
Dans l’approche d’EVA au contraire, la physicalité est présente au cœur même de l’expérience qu’elle propose. Dans son jeu vedette After H, les joueurs se déplacent sur une surface aussi grande qu’un terrain de basket, en équipes de quatre contre quatre. Équipés de leur casque de réalité virtuelle (VR), les joueurs bougent donc dans le monde réel et leurs mouvements sont répliqués dans le virtuel.
De plus, After H place les joueurs dans un grand nombre d’environnements différents (jungle, neige, Mars, mondes sous-marins, etc.). En outre, il existe différents modes de jeu, de même qu’un large panel d’armes au choix. À chaque changement d’environnement ou de type d’armes, les joueurs doivent adapter leur stratégie. La précision du jeu, exceptionnelle, notamment en termes de tracking ou de visée, le rend particulièrement adapté à la compétition. Bien entendu, toutes ces caractéristiques ont demandé un effort important de R&D : plusieurs années contre six mois en moyenne pour les jeux en VR.
Ces efforts sont toujours d’actualité, dans la mesure où dans l’eSport, le développement ne s’arrête pas au moment de la sortie du jeu. Comme le précise Jean, « nous ajoutons constamment du contenu, notamment à chaque nouvelle saison de notre jeu ». À travers les réseaux sociaux, EVA échange énormément avec sa communauté de joueurs, en pleine expansion. L’évolution d’After H constitue donc un processus collaboratif entre EVA et ses joueurs.
After H par EVA : un jeu vidéo physique
En général, l’eSport se pratique derrière un ordinateur, une console ou encore un mobile. Cependant, la technologie VR arrive avec le phénomène du métavers. Face à cette irruption des mondes virtuels dans les jeux vidéo, EVA fait le pari d’une convergence entre eSport et VR. C’est la raison par laquelle la start-up est spécialisée dans les jeux exclusivement en VR, adaptés à la compétition eSport.
Côté équipement, pour jouer à After H, il convient de se munir d’un casque VR, d’un back pack contenant un ordinateur portable ainsi que d’un fusil connecté (factice). « Le casque reconnaît son environnement, nous avons un algorithme qui permet de positionner le joueur dans l’espace réel… et virtuel. Nous savons où il se trouve par rapport aux autres et aussi au sein de son environnement virtuel. Cela permet de répliquer les déplacements physiques des joueurs dans la VR. Cela rend l’immersion absolument incroyable ». Afin d’augmenter la liberté de mouvement, le sac à dos ne sera bientôt plus qu’un souvenir. Car la technologie Wifi 6 permettra une diffusion sur le casque directement depuis un ordinateur resté en bordure de terrain.
Avec After H, les joueurs se déplacent sur une surface virtuelle de 500 m². Comme le rappelle Jean, « nous sommes les seuls au monde à proposer cela ». Ainsi, une partie d’After-H représente un trajet de 1,5 à 2 km parcourus. De plus, il ne s’agit pas d’une marche « en mode tranquille ». Au contraire, le joueur n’arrête pas de se baisser, de s’accroupir, de s’agiter en tous sens ! Selon Jean, « l’un de nos plus fidèles joueurs a parcouru 80 km en un mois. L’un de nos autres abonnés a perdu 12 kilos en huit mois, en jouant uniquement à After-H puisqu’il ne pratiquait aucun autre sport. Certains clichés sur les gamers sont en train de tomber en désuétude », ajoute-t-il avec un sourire.
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(c) EVA
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