Entré par hasard dans l’univers des jeux vidéo au début de la décennie, Laurent Simon est aujourd’hui à la tête du n° 1 français de la manette de jeux vidéo compatible : Under Control Group. Il est le seul dirigeant du secteur à voir les opportunités liées à la dématérialisation du jeu vidéo. Ayant l’ambition de devenir un équipementier incontournable pour les gamers, il a accepté de répondre à nos questions pour nous dévoiler sa vision du futur du jeu vidéo.
Aujourd’hui âgé de 57 ans, Laurant Simon a réalisé la première partie de sa carrière dans les télécoms. Pendant cinq ans, il a ainsi lancé la marque Nokia en France, en tant que directeur commercial et marketing. « À l’époque, se souvient-il, Nokia était le n° 1 mondial de la téléphonie mobile… avant qu’elle ne loupe complètement le virage du smartphone, et finisse par se faire racheter par Microsoft ».
Ayant entretemps été débauché par Orange, Laurent y passe dix années en tant que directeur du développement. Ce qui l’amène à créer et à diriger de nombreuses sociétés pour le groupe : incubateurs de start-ups, filiales de distribution, partenariats avec Cofinoga, etc. La quarantaine passée, il a souhaité créer et diriger lui-même ses propres entreprises. Il se spécialise aussi dans la revente d’entreprises pour le compte de propriétaires-dirigeants souhaitant faire autre chose. C’est ainsi que le dossier Proxima Plus, rebaptisée depuis Under Control Group, lui passe entre les mains.
Une entrée dans l’univers du jeu vidéo… à reculons !
Le dirigeant de Proxima Plus de l’époque trouvait que son entreprise l’accaparait. Il voulait donc s’en défaire pour se consacrer à d’autres activités, dont la politique. Il voulait transformer son entreprise en société coopérative (SCOP), de façon que les salariés en deviennent les actionnaires. Laurent a pris la direction de cette SCOP il y a deux ans, au moment où il l’a transformée en coopérative.
Comme Laurent l’explique : « Cette SCOP est détenue par deux salariés : le directeur commercial et moi-même. À partir de cette année, nous allons ouvrir le capital à tous les salariés. Nous avons déjà trois salariés ayant candidaté pour devenir actionnaires. J’espère qu’il y en aura le plus possible car c’est bien le but recherché ».
Under Control Group : une SCOP exemplaire !
Selon Laurent, le défi des années à venir pour les PME est lié aux difficultés de recrutement. « De nombreux confrères patrons de PME ne voient pas venir le temps où ils seront obligés de fermer car ils n’auront plus de salariés, en raison des tensions sur le marché du travail ». De ce point de vue, le modèle de la SCOP permet d’attirer et de retenir les collaborateurs. En effet, il est redistributif et transparent. Les collaborateurs sont étroitement associés au devenir de leur entreprise. Ces derniers sont ainsi libres de devenir actionnaires ou bien de rester simples salariés. Comme Laurent l’avoue, « il a fallu que j’attende d’avoir 57 ans pour m’en rendre compte, mais aujourd’hui, je suis parfaitement conscient des avantages offerts par le statut de SCOP ! »
Les quatre étapes clés dans l’histoire du jeu vidéo, par Laurent Simon. Photo : (c) Under Control Group. Vidéo : (c) LaTDI.
Laurent insiste, l’organisation d’une entreprise en tant que SCOP présente de nombreux avantages. Cela fidélise et motive les collaborateurs. « Nous allons ainsi distribuer cette année une participation de 20.000 € à chacun de nos collaborateurs. Nous avons en effet décidé à l’unanimité de procéder à une distribution de participation égalitaire entre tous les salariés. Un préparateur de commandes chez nous va donc toucher un an de salaire en participation. S’il les garde cinq ans, cela devient totalement défiscalisé. Dans cinq ans, il pourra s’acheter une maison ! Je trouve que c’est un beau modèle ».
Laurent Simon, un « outsider » dans le monde du jeu vidéo
Comme le rappelle Laurent : « J’ai repris l’entreprise Proxima Plus par le plus grand des hasards. Je me suis ainsi retrouvé associé-gérant de la société, faute de meilleur candidat ». En effet, il a les compétences financières, connaît la société pour avoir soigneusement épluché son dossier de cession. Dire qu’il est alors un amoureux du jeu vidéo et qu’il connaît le secteur sur le bout des doigts serait aller un peu loin, cependant.
Il endosse pourtant rapidement son costume de dirigeant d’une entreprise phare du secteur. « Quand je découvre l’univers du jeu vidéo, que je ne connaissais absolument pas il y a deux ans encore, je suis absolument fasciné par les perspectives qu’il ouvre. » Laurent y voit de nombreuses opportunités. « J’ai l’impression de revivre ce que j’avais déjà vécu dans les télécoms : une phase charnière. J’ai le sentiment que si nous saisissons la bonne opportunité au vol, nous pouvons créer une petite pépite. C’est ce que j’essaie de faire avec Under Control Group. Je me suis totalement engagé dans le projet, alors que j’y allais un peu à reculons ». Muni de son regard d’outsider, Laurent est convaincu qu’il est en mesure de voir des ouvertures échappant aux profils plus familiers du secteur.
Under Control Group : conception et distribution d’accessoires de jeux vidéo compatibles
Under Control est le n° 1 en France de la conception et de la distribution d’accessoires de jeu vidéo compatibles. En effet, il existe trois catégories parmi les accessoiristes de jeu vidéo, sans compter les contrefaçons débarquant en France via les plateformes de e-commerce. Premièrement, les fabricants de consoles eux-mêmes fabriquent leurs propres accessoires : manettes, câbles, casques et fauteuils de gaming. Aujourd’hui, le premier vendeur de manettes de jeux de PlayStation n’est autre que Sony lui-même (80% du marché). Deuxièmement, nous avons des entreprises licenciées par les constructeurs obligés de se plier aux règles du Conseil de la concurrence.
La troisième catégorie, à laquelle Under Control appartient, regroupe les fabricants d’accessoires de jeux compatibles. Comme Laurent l’explique « nous n’avons pas de licence. Pour autant, nous fabriquons des accessoires fonctionnant parfaitement bien sur les PS4, les PS5 de demain et les Nintendo, de même que sur les Xbox de Microsoft. Sur ce segment, nous sommes les n° 1 en France, avec un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros ».
Ainsi, Under Control propose câbles, casques audios et autres accessoires de type fauteuils de gaming ergonomiques, particulièrement appréciés des gamers. Sur la Nintendo, la société de Laurent propose également des volants et autres adaptateurs qui permettent de jouer à certains jeux. « Mais à 80%, notre business est focalisé sur les manettes de jeu ». Under Control propose des accessoires de gaming au meilleur rapport qualité / prix. « Aujourd’hui, la différence de prix entre une manette de PS4 Under Control et une autre de la marque Sony varie du simple au double, pour exactement les mêmes fonctionnalités ».
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