La France, start-up nation ! Il est indéniable que la French Tech a ces derniers temps acquis ses lettres de noblesse. Deux évènements en particulier aident nos entreprises à briller sur la scène mondiale : le CES de Las Vegas et le GITEX (Gulf Information & Technology Exhibition) à Dubaï. International Boost, organisme aidant les entreprises à construire leur réputation globale, promeut inlassablement la brand de la French Tech à l’occasion de ces deux évènements. Son président, Christian Pineau, revient pour nous sur la dernière édition du GITEX (10-14 octobre). Au programme : effervescence tech et euphorie économique, envers et contre tout !
Lorsque Christian Pineau considère ses 40 ans de carrière, il reconnaît avoir démarré de façon originale. « J’ai commencé par vendre des encyclopédies à Hawaï, aux États-Unis, alors que je faisais le tour de ce pays ». Ce premier métier lui apprend à résister aux déconvenues.
Retour sur la carrière de Christian Pineau
Par la suite, il travaille chez Xerox pendant sept ans. Or Xerox est considérée comme l’entreprise la plus formatrice dans le domaine de la vente. Puis il crée une joint-venture avec cette société, alors qu’elle se lance dans la vente indirecte. « Les vendeurs n’étaient pas salariés par Xerox, mais bien par la co-entreprise. C’est ainsi que j’ai fait mes premières armes en tant que chef d’entreprise ».
Trois ans plus tard, ne se satisfaisant plus d’être le partenaire junior de Xerox, Christian veut désormais devenir patron à 100% de sa propre entité. « J’ai donc créé ma propre entreprise dans le domaine de la bureautique et de l’informatique ». Là encore, le succès est au rendez-vous. Christian décide de vendre sa start-up pour suivre un MBA à Berkeley dans les années 90. Quand il revient des États-Unis, internet est en plein boom. Il décide donc de démarrer une nouvelle société, Starnet, dans le domaine du développement web et de la connexion à internet. « À l’époque, la filiale de France Télécom, Wanadoo, côtoyait une multitude de providers privés, parmi lesquels Free, Francenet, Worldnet, etc. La plupart n’existe plus aujourd’hui, à la suite des concentrations des années 2000 ».
Naissance d’International Boost dans le domaine du Client Relationship Management (CRM)
Après internet, Christian s’intéresse au CRM, autrement dit la gestion de la relation clients pour les entreprises. Il repart aux États-Unis pendant une dizaine d’années, jusqu’en 2007. Rentré en France pour des raisons familiales, il cherche le moyen de rester connecté avec les États-Unis. Il crée alors une société destinée à accompagner les sociétés françaises désireuses de prendre pied sur le marché américain. « J’ai la double nationalité américaine et française. En outre, je connais bien le métier de chef d’entreprise, l’ayant moi-même exercé pendant des années. Je suis particulièrement compétent sur les parties commerciale et marketing. C’est ainsi qu’est née International Boost ».
Par conséquent, International Boost se définit comme une société d’accompagnement à l’international. Son objectif consiste à aider les entreprises innovantes, notamment les start-ups et les PME tech, à se développer aux États-Unis, mais aussi en Chine, en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient.
International Boost, experte du CES de Las Vegas depuis 2011
Concernant ses relations avec Business France, l’agence d’État spécialisée dans la promotion des entreprises françaises à l’international, Christian reconnaît qu’elles relèvent de la « coopétition ». Parfois concurrents, parfois partenaires, tout dépend des salons sur lesquels les deux organismes interviennent. C’est en 2011 qu’International Boost lance le CES de Las Vegas en France. « En 2011, année de notre première participation à ce salon, on ne comptait que six exposants français, sur un total de 4.000. À présent, quand vous entrez dans la zone du CES dédiée aux start-ups, on ne voit que la France et le coq de la French tech, label lancé par Fleur Pellerin ! » En 2014, International Boost lance le premier pavillon France, avec l’approbation de Business France.
Comme le fait remarquer Christian, « Macron à Las Vegas, c’est nous ! Nous l’y avons emmené à deux reprises, en 2016 et 2017. Nous avions établi la connexion avec lui alors qu’il était encore ministre de l’Économie. Peut-être avions-nous été aidé par la figure tutélaire de mon grand-père, lui-même ministre sous la Quatrième république. De son côté, Macron s’intéressait déjà beaucoup à la French Tech ».
International Boost emmène des dizaines d’entreprises françaises au GITEX, depuis 2021
Quant au GITEX (prononcez Jaïtex) il est né en 1981, en même temps que la ville débute son fulgurant développement. « Comme personne ne s’intéressait à la tech dans la région, Dubaï a pris les devants en montant ce salon ». Depuis, le GITEX est devenue la manifestation tech la plus importante au monde, dépassant même le CES de Las Vegas (5.000 exposants contre 4.000 à Las Vegas seulement en 2022).
En France, International Boost commence à promouvoir le GITEX en 2021. Business France s’occupait alors d’en faire la promotion, n’attirant que dix à douze entreprises hexagonales à Dubaï par an. En 2021, alors que se tenait la Dubaï Expo, Business France a choisi de concentrer ses efforts sur cette dernière, délégant la promotion du GITEX à Boost International. « Résultat : nous avons emmené rien moins que 40 entreprises au GITEX 2021, plus de 60 cette année ».
La French Tech, star du GITEX
Parmi les pépites françaises distinguées au GITEX 2022, Christian cite Popmii. Cette start-up construit des maquettes digitales en 3D pour en faire des outils promotionnels. « C’est de la 3D pour les nuls. Popmii démocratise la 3D à l’attention de ceux qui souhaitent faire de la promotion. L’entreprise a été distinguée par le Dubaï World Trade Center, qui lui a octroyé un prix de 5.000 $ pour sa contribution à la creative economy (outils destinés à mettre en avant une ville ou un lieu) ».
En outre, Popmii a aussi gagné un prix de 8.000 $ dans le cadre du Supernova Challenge. Ce concours est organisé par North Star, la section réservée aux startups durant le GITEX. Ce challenge est ouvert au millier de startups présentes à Dubaï à l’occasion du GITEX. « Ils sont donc repartis avec 13.000 $ en poche, et aussi la reconnaissance des organisateurs du salon. Ces derniers les ont d’ailleurs invités à participer gratuitement à un autre salon, tous frais payés ».
Généralement, les entreprises présentes se spécialisent dans la robotique ou le software. Il n’y a aucune compétition entre les entreprises françaises sur place. Au contraire, elles se montrent solidaires les unes des autres. International Boost organise des évènements permettant aux équipes françaises de sortir le soir ensemble. « il y avait vraiment une ambiance extraordinaire sur place. Tout le monde allait applaudir les confrères pendant le Supernova Challenge, c’était extraordinaire ! »
Les régions à la manœuvre dans la promotion de la French Tech
Comme Christian le reconnaît, les régions sont des partenaires importants concernant la promotion de la French Tech au GITEX. Cette année, le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté et le Centre-Val de Loire se sont montrés particulièrement dynamiques pour défendre et illustrer leurs start-ups. Elles ont ainsi financé les frais de stand, mais aussi la logistique (vols et hôtel), aidant ainsi les entreprises à sauter le pas.
Le processus de sélection des entreprises est cogéré avec les régions ou leurs entités, telles que les chambres de commerce régionales (Grand Est, Bourgogne-France-Comté). Ou encore Dev’up, organisme de la région Centre-Val de Loire centré sur le développement de la tech locale.
Christian Pineau reçoit le Golden Visa de Dubai des mains du ministre dubaïote de l’intelligence artificielle et de l’économie numérique. Photo : (c) Boost International. Vidéo : (c) LaTDI.
Coacher les entrepreneurs
International Boost a ainsi travaillé main dans la main avec les régions pour les aider à faire la promotion de l’événement (sites web, newsletters, documentation, informations, renseignement, coaching des entreprises). « Nous avons fait tout le travail de fond en laissant la main aux régions sur l’aspect administratif, dans le prolongement de la relation qu’elles avaient déjà construite avec les entreprises ».
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À la suite de cela, certaines entreprises ont manifesté leur intérêt. « Elles ont voulu avoir plus d’informations, d’explications, il a fallu les coacher et les motiver. Il a fallu leur expliquer l’intérêt qu’elles trouveraient à développer leur business dans les Émirats. Nous leur avons expliqué le caractère incontournable de cette destination au dynamisme économique incroyable, alors que l’Europe entre dans une période de récession ». Sur les 64 entreprises qu’International Boost a emmenées à Dubaï, dont 41 start-ups, la plupart ont obtenu des rendez-vous après le salon, ce qui les a amenées à prolonger leur séjour pour faire du business. Selon Christian, « c’est du jamais vu ! »
Pour les entrepreneurs, se rendre au CES de Las Vegas ainsi qu’au GITEX devient un must pour consolider leur image et leur positionnement à l’international. Tandis que le CES est centré sur l’Amérique du Nord, l’Amérique latine et l’Asie de l’Est (Japon, Corée et Chine), le GITEX rayonne sur l’Asie du Sud-Ouest, l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Europe. Si bien qu’une entreprise présente sur les deux salons couvre l’ensemble de la planète, finalement !
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