Avez-vous déjà entendu parler de l’Osmium ? Depuis qu’il est apparu sous sa forme cristallisée en 2013, ce métal, rare et précieux, suscite la curiosité des individus à la recherche de nouveaux supports de placement. Sous l’égide d’Ingo Wolf et de sa représentante en France Virginie Grondin, l’Institut de l’Osmium cherche à faire connaître ses qualités, en termes de placement financier ou bien de produit de haute-joaillerie. Nous avons rencontré Virginie pour évoquer avec elle la saga de ce métal précieux encore trop peu connu du grand public.
La renommée de l’Osmium rayonne depuis l’Allemagne, pays dans lequel la place de ce métal précieux est indiscutable, en tant que produit financier ou dans le monde de la joaillerie. C’est donc outre-Rhin que Virginie Grondin rencontre Ingo Wolf, véritable guru du marché mondial des échanges d’Osmium. « Il m’a introduit à cet univers, dont je ne soupçonnais pas l’ampleur. Il est vrai qu’en France, il mérite une meilleure reconnaissance. En Allemagne, j’ai pu échanger avec les scientifiques du laboratoire mondial de certification des pièces de ce métal précieux. J’ai ainsi pu me familiariser avec tous les corps de métier qu’il recouvre. Par la suite, j’ai lancé l’Institut Osmium en France, venu s’ajouter aux trente autres instituts actifs partout dans le monde ».
Le marché de l’Osmium éclot en Allemagne en 2017
À l’origine, Ingo Wolf est un spécialiste des métaux précieux et un scientifique. Il commence à s’intéresser à l’Osmium à partir du moment où l’on découvre son procédé de cristallisation, en 2013. Ingo prend alors conscience du potentiel représenté par ce métal d’une rareté extrême, qui en fait le plus précieux de tous. Comme Virginie le rappelle, « l’Osmium est 1.500 fois plus rare que l’or. Les réserves exploitables ne représentent qu’un volume d’un m3 seulement. Ce qui est très peu, d’autant qu’il ne peut être contrefait ».
Entre 2013 et 2017, Ingo organise et sécurise les échanges d’Osmium. Il conclut des accords avec les exploitants miniers et les douanes internationales pour développer ce marché, encore complètement vierge. À partir de 2017, Ingo se consacre entièrement à l’Osmium. Il fait naître un nouveau marché centré autour de ce précieux métal. Le développement de ce dernier se fonde sur une certification rigoureuse de toutes les pièces circulant à travers le monde.
Ainsi, l’Institut allemand possède les droits exclusifs de distribution de l’Osmium cristallin. Cet institut intègre ainsi un laboratoire dans lequel se réalise la certification par le biais de pesées, de photos d’échantillons, etc.
L’Osmium, c’est quoi ?
L’Osmium est un by-produit (dérivé) du platine, même s’il s’agit de deux métaux bien distincts. En effet, ils n’ont pas les mêmes caractéristiques. Par exemple, l’Osmium a la densité la plus élevée (22,61 grammes par centimètre cube). De plus, il présente une plus forte résistance à l’abrasion et à la compression. Si tous les métaux précieux présentent des caractéristiques voisines, ils n’ont en revanche pas les mêmes applications. Le platine est par exemple employé comme catalyseur.
Par le passé, notre métal a pâti de sa réputation de métal toxique. Pourtant, il n’est pas dangereux sous sa forme cristallisée. Seules les vapeurs de tétroxyde d’Osmium présentent un danger. Le processus de cristallisation, fruit d’un travail réalisé en 160 étapes, le rend complètement inoffensif.
Extrait en Colombie, Afrique du Sud et Russie ; cristallisé en Suisse ; coté en Allemagne
L’Osmium est donc extrait du minerai de platine, dont les plus grands gisements se situent en Colombie, Russie et Afrique du Sud. Comme le note Virginie, « l’ensemble des échanges commerciaux avec la Russie s’est arrêté net à la suite de l’imposition des sanctions occidentales sur ce pays. Notre métal n’en est devenu que plus rare : sa production annuelle se limite à 1.000 kg seulement. Cela ne fait que renforcer la tendance haussière de son cours ». Une fois extrait, il est envoyé en Suisse où il est cristallisé. Les douanes de tous les pays exigent une qualité extrêmement élevée pour toutes les pièces d’Osmium. Elles n’admettent ainsi que certains types de cristallisation, à l’exclusion de tout autre procédé.
En conséquence, les transactions portant sur l’Osmium ne représentent que 11 millions d’euros en 2021. Une pièce de ce métal, pour pouvoir être commercialisée, doit être authentifiée et correspondre à certains critères. Comme le reconnaît Virginie, « la machine administrative d’expertise et de contrôle des pièces d’Osmium est lourde. Ce métal n’est pas contrefaisable, en raison de sa densité la plus importante parmi tous les métaux. Notre laboratoire allemand est seul habilité à garantir la fiabilité et la sécurité des transactions ».
En effet, seul l’Institut allemand est en mesure de délivrer le code authentifiant une pièce, de même que le certificat d’authenticité répertorié au sein de la base de données mondiale sur l’Osmium. Il est donc possible de contrôler à n’importe quel moment l’authenticité d’une pièce.
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Osmium et joaillerie
Outre l’intérêt des investisseurs, l’Osmium suscite la curiosité des amateurs de joaillerie. Il présente en effet un visuel unique, qui lui donne son surnom de Sunshine Element. « Car il brille de mille feux. Il a une belle couleur bleu argenté, que l’on remarque de très loin. Si on le compare au diamant, au demeurant une pierre précieuse magnifique, il présente un visuel distinct. Le diamant absorbe la lumière et la restitue sous forme de couleurs différentes. L’Osmium, quant à lui, a la particularité de pouvoir refléter le soleil par le biais de ses ‘millions de petits miroirs’, lui donnant du même coup un côté pailleté, shiny. Cet aspect lui donne une originalité par rapport à l’ensemble des autres métaux précieux ».
Ce visuel un peu granuleux ne l’empêche pas de pouvoir être couplé avec l’or, le platine ou l’argent. Certains bijoutiers ont ainsi gagné des compétitions en présentant des créations intégrant de l’Osmium. « Les bagues ‘Aqua Wave’ et ‘MyCity’, créées respectivement par les designers Myriam Soseilos et Roberto Mattei, ont reçu le prix de l’Association nationale des joailliers britanniques en 2019. En 2023, de nouvelles pièces en osmium sont données comme favorites pour remporter le concours organisé par le salon de la joaillerie Inhorgenta de Munich, se tenant du 24 au 27 février prochains ».
En outre, certaines marques telles que Hublot ou Ulysse Nardin ont sorti des collections de montres en Osmium. Selon Virginie, « tout bijoutier est en mesure de travailler l’Osmium, après avoir suivi la formation spécifique que nous dispensons ». Pour l’instant, 3% des clients de l’Institut sont des amateurs de haute-joaillerie. Le secteur du luxe s’ouvrant progressivement, cette proportion va augmenter. Il n’en demeure pas moins que, parmi les clients de Virginie, 97% restent encore des investisseurs en matières tangibles.
Une opportunité d’investissement
En effet, les métaux précieux représentent traditionnellement des valeurs refuges pour les investisseurs de tout acabit. C’est d’autant plus vrai à présent que les cryptomonnaies traversent une période de doutes. Dans la mesure où l’Osmium a la densité de valeur la plus élevée, un disque d’investissement en Osmium peut aller jusqu’à 30.000 €. Son exceptionnelle transportabilité n’échappe pas aux investisseurs qui veulent pouvoir se déplacer avec leurs valeurs.
Virginie Grondin, à la tête de l’Institut Osmium France, communique inlassablement sur les perspectives de développement de l’Osmium en France, vis-à-vis des amoureux de la joaillerie tout comme des investisseurs. Photo : (c) Institut Osmium France. Vidéo : (c) LaTDI.
Tout comme l’ensemble des métaux précieux, l’Osmium protège contre les crises et l’inflation. Ainsi, son cours connaît depuis 2017 une augmentation continue : de 800 € en 2017, le gramme est passé à 1.800 € à l’heure actuelle. À plus long terme, d’ici huit à quinze ans, certaines études prévoient même un big bang de l’Osmium. Il pourrait alors connaître ce qu’aucun autre métal précieux n’aura connu jusque-là : la demande va dépasser l’offre, entraînant une pénurie de la matière première.
Tout le monde peut investir dans l’Osmium !
L’Osmium se présente sous forme de différentes pièces, en fonction de leur grammage et de leur prix. Comme le constate Virginie : « nos clients conservent généralement leurs disques d’investissement chez eux. Avec les évènements que nous connaissons, ils veulent pouvoir le garder à portée de main, pour pouvoir partir avec leurs valeurs, même de façon précipitée. D’autres personnes le confient à leur banquier ».
Les prix des pièces d’Osmium s’étage entre une centaine d’euros et plusieurs millions d’euros. Selon Virginie, « tout le monde peut donc investir dans l’Osmium ».
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