Après avoir créé son entreprise de rénovation et d’aménagement de bureaux MAKE Office en 2020, Benoît ANTOINE ressent le besoin d’ajouter une corde à son arc. Poussé par le désir d’accroître son impact social, il a l’idée de revaloriser les métiers du bâtiment auprès des collégiens franciliens en créant son association MAKE Better en 2022. Plutôt que de laisser les jeunes à leurs rêves de devenir influenceurs, Benoît veut leur donner une vision plus complète et réaliste des métiers qui s’offrent à eux, notamment dans le BTP. Car tant de possibilités existent dans ce secteur largement sous-estimé par l’opinion publique. Aujourd’hui, Benoît a accepté de nous parler de son initiative…
Benoît ANTOINE, 33 ans, a suivi des études en environnement, puis en énergétique de bâtiment. « J’ai commencé à travailler sur de gros chantiers avec la réalisation de systèmes énergétiques. Par la suite, j’ai développé une offre tous corps d’état. Tout en faisant cela, je me suis mis à ressentir le désir d’entreprendre ». Ce désir, il le concrétise avec MAKE Office en 2020. Son entreprise travaille sur des projets de transformation d’espaces de travail en rénovant et en aménageant des bureaux en Île-de-France.
Avoir un impact plus large sur la société avec MAKE Better
Comme Benoît souhaite également avoir un impact plus large sur la société, il crée en 2022 MAKE Better. L’idée consiste à favoriser et à mettre en valeur les savoir-faire des métiers du bâtiment. « Ainsi, MAKE Better intervient sur des projets de rénovation à titre gracieux. Nous choisissons des lieux présentant un impact sociétal fort. C’est ainsi que nous avons réalisé en 2022 le projet de rénovation d’un service de l’hôpital Trousseau ».
En 2023, MAKE Better intervient au Palais de la Femme, en rénovant des cuisines partagées. « L’idée consiste donc à mettre notre savoir-faire au service d’actions sociales ». En parallèle, l’association de Benoît organise des ateliers dans les collèges. Le but est de sensibiliser les jeunes aux métiers du bâtiment.
Contrer les difficultés de recrutement dans le BTP en suscitant les vocations
Benoît constate certaines difficultés de recrutement dans les filières du bâtiment. « Et pour cause : les métiers du bâtiment ne sont pas sexy ». En conséquence, les jeunes se détournent de cette filière, préférant se diriger vers les métiers de la communication, par exemple, en devenant influenceurs. Or, rappelle Benoît, les métiers du bâtiment recouvrent une grande richesse et des métiers très variés : architecte, électricien, grutier, contrôleur technique, etc.
Comme il nous l’explique, « nous sommes des professionnels et nous sommes fiers de notre métier et de notre secteur d’activité. En échangeant avec les collégiens, nous parlons de nos métiers en espérant transmettre notre passion. Ce faisant, peut-être que cela en aidera certains à trouver leur voie ? »
Pourquoi intervenir dans les collèges ?
Comme il a pu en faire l’expérience dans son propre parcours, les problématiques liées à l’orientation professionnelle arrivent tôt dans la vie des jeunes. Pour autant, par manque de contact avec les professionnels, les étudiants se retrouvent assez vite perdus. « Dans ce contexte, intervenir dès le collège revêt pour moi un grand intérêt ».
Selon Benoît, les jeunes ont deux grandes alternatives en matière d’orientation. Ils peuvent choisir entre la filière générale, d’une part, et la filière professionnelle, d’autre part. Généralement, les meilleurs se dirigent vers la première, tandis les moins bons se retrouvent dans la seconde.
« Afin de défaire ce type de clichés, nous souhaitons proposer un échange sur nos métiers, en en démontrant la diversité ». Ne serait-ce que dans son entreprise, Benoît ne peut que constater la variété des parcours de chacun. Finalement, le passage par la filière professionnelle n’est pas forcément une mauvaise chose. Cela peut même servir de tremplin pour faire des choses intéressantes ensuite. Il s’agit donc de donner des idées aux collégiens pour qu’ils fondent leurs choix d’orientation sur des décisions informées.
MAKE Better dissipe les malentendus sur les métiers du bâtiment
Il ne s’agit pas pour autant d’enjoliver la réalité. Certes, les métiers du bâtiment sont difficiles, Benoît le reconnait tout à fait. Certains sont même impactés par les conditions climatiques puisqu’il s’agit souvent de travailler au dehors. « Cependant, les méthodes ont bien changé depuis trente ans. Du coup, le bien-être et la sécurité des travailleurs sont au cœur des préoccupations ».
Concernant les salaires, il est faux de considérer que, parce qu’on fait un métier dans le bâtiment, on est mal payé. C’est une idée reçue que MAKE Better combat fermement. « En effet, le secteur du bâtiment récompense les travailleurs en valorisant leurs expertises. Il est relativement courant qu’un ouvrier ou un technicien gagne plus qu’un ingénieur ou même que l’architecte du projet, compte tenu de son savoir-faire spécifique ».
Enfin, le secteur du BTP englobe des métiers recouvrant des tâches extrêmement variées. « D’un jour à l’autre, on ne fait pas la même chose. Nous ne sommes pas derrière l’écran d’un ordinateur à exécuter une tâche répétitive et monotone ». En fonction de son profil (travail manuel, conception ou encadrement de chantiers), tout le monde doit être en mesure de trouver son bonheur parmi les métiers du bâtiment. « Il faut ainsi quitter le cliché de la personne travaillant sur les chantiers. Et prendre en compte le comptable travaillant en entreprise, l’assistante, la personne qui va suivre les travaux, etc. »
Le déroulé des interventions de MAKE Better dans les collèges
Lors de ses ateliers, Benoît et ses équipes interviennent durant deux heures, devant un public de collégiens volontaires s’étant inscrits au préalable. « Nous misons beaucoup sur l’interactivité. De leur côté, les collégiens sont ravis de pouvoir échanger avec des professionnels ». Les ateliers de MAKE Better se décomposent en deux parties.
Premièrement, pendant une heure, un échange s’organise autour de questions ouvertes avec les collégiens. « Nous leur demandons si, dans leur environnement proche, ils connaissent des personnes travaillant dans le bâtiment. Nous les questionnons sur les différents métiers qu’ils peuvent connaître ». Le public de MAKE Better apprécie de se trouver face à des adultes qui ne sont là ni pour les noter ni pour les évaluer. Mais simplement pour leur faire ressentir le plaisir de la découverte.
Deuxièmement, Benoît et ses équipes organisent une activité de mise en pratique. « Nous donnons aux élèves un plan d’appartement vide. Ils doivent alors le réaménager en fonction de certaines contraintes techniques ».
Finalement, les collégiens ressortent de cette expérience très contents. Quant aux professionnels, ils sont également ravis d’avoir pu échanger avec eux, tout en valorisant leur métier dans un cadre différent de celui d’un chantier.
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MAKE Better, en ligne avec la politique gouvernementale de professionnalisation des filières de formation
« Nous n’avons pas encore reçu les félicitations du Président de la République, plaisante Benoît, même si nous nous inscrivons pleinement dans son projet de professionnalisation des filières de formation ». Benoît cherche à normaliser l’intervention de professionnels au sein de collèges. « Cela doit paraître naturel pour les professionnels de consacrer un peu de leur temps à l’orientation des nouvelles générations ».
En revanche, MAKE Better a parfois du mal à franchir la porte des collèges et à susciter l’intérêt des équipes pédagogiques. Ces dernières ne pensent pas spontanément à inviter des professionnels au sein de leurs collèges pour les faire interagir avec les élèves. Pourtant, les interventions de MAKE Better se soldent invariablement par un succès. Aussi bien auprès des élèves que des équipes pédagogiques. C’est la raison pour laquelle Benoît lance un appel aux personnels enseignants afin que ces derniers lui ouvrent largement les portes de leurs établissements scolaires…
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Non seulement les initiatives prises par Benoît ANTOINE dans le cadre de son association MAKE Better mettent-elles en avant les métiers du bâtiment aux yeux des collégiens. Mais aussi elles encouragent la vocation de certains… Photo : (c) MAKE Better. Vidéo : (c) LaTDI.
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