Avec son profil de mécanicien et de spécialiste de la revente de véhicules d’occasion (VO), Moundyr Gainou (carVertical) sait faire parler les VO. Aujourd’hui engagé auprès de la startup lituanienne carVertical, il communique inlassablement sur la nécessité pour les professionnels comme pour les particuliers d’avoir un bon historique sur les VO. Afin de les aider à prendre la bonne décision.
Moundyr Gainou (carVertical) : « Je suis consultant. J’aide les entreprises à lancer leur business en lien avec l’automobile. En effet, j’ai trois domaines d’expertise : la mécanique, la vente et le management. J’ai commencé par un CAP en mécanique auto, ce qui m’a conduit à exercer en tant que mécanicien chez BMW. Par la suite, j’ai revendu mes premières voitures d’occasion en 1998. Je travaillais alors en Californie chez Audi- VW-Porsche, sur un parc automobile de 400 véhicules neufs et d’occasion. J’ai ainsi vendu là-bas des New Beetles alors qu’elles n’avaient même pas encore fait leur apparition en Europe.
« J’ai donc vraiment appris ce que je connais sur la vente automobile par la pratique, sur le terrain, avec les collègues et clients américains en plein dans la Silicon Valley. J’ai aussi vendu de la pièce détachée automobile au Moyen-Orient et en Afrique. On peut donc dire que j’ai une solide expérience dans la vente de tout ce qui touche à l’auto ».
Moundyr Gainou : un consultant automobile complet
Moundyr Gainou (carVertical) : « C’est la raison pour laquelle, à présent, j’en ai fait ma spécialité en tant que free lance. À l’heure actuelle, je travaille sur les sujets du digital, de l’automobile et des plateformes. C’est dans ce cadre que j’ai lancé des plateformes automobiles dans la continuité de l’Executive MBA que j’ai décroché à l’ESSEC. Au final, cette expérience s’est soldée par un échec, mais cela m’a appris énormément de choses. Cette combinaison d’expertises au croisement entre la vente, le digital, l’automobile et le management m’a rapidement conduit à créer une société de consulting pour aider les stratups internationales à ‘scaler’ leurs activités en France ou à exporter leurs idées à l’étranger.
« Une de mes premières missions a consisté à lancer la success story de heycar en partant de zéro. Rappelons qu’il s’agit d’une plateforme de vente de véhicules d’occasion dont les actionnaires ne sont autres que Daimler, Volkswagen et Renault. Je travaillais à l’époque en étroite collaboration avec mes commanditaires installés à Berlin. Depuis, j’ai pris part à plusieurs projets internationaux ».
Comment Moundyr Gainou a adhéré au produit carVertical
« Je travaille à présent pour carVertical. Mon rôle consiste à les aider à lancer leur business sur le marché français, notamment. J’ai une grande affinité avec ce produit, car j’ai conscience de l’intérêt qu’il représente. Afin de m’en approcher au plus près, j’ai souhaité aller en Lituanie pour rencontrer les équipes techniques. Je voulais me rendre compte sur place de leur degré de maîtrise technique, en vérifiant du même coup que leur projet répondait bien à un besoin du marché.
« J’en suis reparti en adhérant complètement au projet. Ces professionnels sont des passionnés d’automobile, qui ont parfaitement compris les fondamentaux du marché, ce qui n’est pas si fréquent, paradoxalement. C’est la raison pour laquelle j’ai rejoint l’aventure de carVertical. Même si je ne travaille pas exclusivement pour eux car j’ai d’autres activités en parallèle, en tant que consultant. Mon rôle consiste donc à assurer la communication de carVertical, en démontrant que le produit répond parfaitement aux besoins tant des particuliers que des concessionnaires. J’en profite également pour faire le lien entre la Lituanie et les professionnels de l’automobile en France, en apportant mon expertise.
carVertical : à l’attention des particuliers comme des professionnels
Moundyr Gainou (carVertical) : « En effet, les concessionnaires ont besoin de ce type de produits quand ils veulent vendre ou acheter des VO en toute sérénité. Ils ont besoin d’avoir des informations qu’ils n’ont pas systématiquement dans le carnet d’entretien. Or, de telles lacunes peuvent représenter un frein au moment de la vente comme de l’achat.
« J’ai discuté avec des concessionnaires/enchéristes reconnaissant qu’ils étaient passés à côté de nombreux achats de véhicules tout à fait valables en raison de leur manque de traçabilité. A contrario, il leur est arrivé d’acheter des VO dont ils auraient dû se méfier, s’ils avaient su ! Dans ce contexte, carVertical leur permet de valider ou non l’acquisition d’un VO, en minimisant les risques inhérents à leur business.
« En effet, comme tout professionnel, les concessionnaires sont soumis à des obligations de garantie. Il est donc impératif pour eux de limiter au maximum le risque attaché aux VO importés, plus particulièrement. Car s’ils revendent une voiture dont le moteur casse durant la période de garantie légale de conformité, leur client risque de se retourner contre eux.
« Bien entendu, les concessionnaires procèdent à des contrôles mécaniques, vidanges et autres prestations d’entretien avant une vente. Cependant, le manque d’informations ou la perte de traçabilité représentent un frein pour les acheteurs finaux, et donc pour les concessionnaires ».
carVertical met l’accent sur le marché des professionnels
Moundyr Gainou (carVertical) : « Aujourd’hui, sur le marché français, carVertical est connue par les particuliers. À mon grand étonnement, je suis allé discuter avec des jeunes dans des magasins ou ailleurs en leur expliquant ce que je faisais. Les personnes me disaient qu’elles connaissaient carVertical. Passionnées ou non, elles en avaient déjà entendu parler par le bouche à oreille.
« Les concessionnaires connaissent aussi cet outil, mais ils sont loin de l’utiliser aussi massivement qu’ils pourraient le faire. C’est-à-dire qu’ils y ont recours de façon non structurée. Quand il y a des besoins particuliers sur un véhicule présentant une certaine valeur, ils consultent la plateforme. Mais ils se contentent d’acheter les rapports à l’unité seulement.
« En ce moment, nous souhaitons structurer l’usage de carVertical par les professionnels. Nous mettons en place des accords-cadres avec les groupements de concessionnaires (20 à 100 concessions chacun). Ils vendent donc des milliers de VO par an. Et nous les aidons à optimiser leurs achats/ventes, en leur apportant de la plus-value et en les aidant à sécuriser leurs achats.
« Nous voulons donc transformer l’usage de carVertical par les concessionnaires, de façon qu’ils ne l’utilisent plus de façon sporadique seulement. Car cela engendre des coûts inutiles. Ils vont notamment pouvoir contrôler les 20% de VO présentant les risques les plus importants ».
Les informations contenues dans les rapports carVertical
Moundyr Gainou (carVertical) : « La solution parfaite n’existe pas. Aucune base de données n’est en mesure de fournir l’intégralité de la data pour l’ensemble des véhicules dans le monde entier. En France, nous avons Histovec, un site géré par le ministère de l’intérieur. Il répertorie et permet de récupérer certaines informations basiques concernant les véhicules se trouvant sur le territoire français : marque, modèle, contrôle technique, mise en gage éventuelle.
« Mais un véhicule français peut avoir été exporté à l’étranger en vue de sa destruction. Parfois, la casse le réexporte pour pièces. Elle peut aussi le remettre en état, même s’il a été gravement accidenté (VGA) ou déclaré en VEI (véhicule économiquement irréparable). Dans ce cas, il réintègre le circuit, sans que personne ne le sache. Il peut même être réimporté en France ! Histovec fait l’impasse sur ce type d’informations. En revanche, il est très probable que ces informations se retrouvent sur un rapport carVertical. Notre plateforme croise de très nombreuses données diverses et variées collectées auprès de plus de 900 sources. Cela multiplie donc les chances d’obtenir un maximum d’informations sur n’importe quel véhicule ».
La question des réparations non facturées
Moundyr Gainou (carVertical) : « Nous avons également des situations pour lesquelles un propriétaire fait une réparation sur son véhicule qu’il ne déclare pas. Il n’en informe ni son assureur, ni aucune autre source auprès de laquelle nous récupérons de la donnée. Dans ce cas, nous ne saurons jamais rien de cette réparation. Autrement dit, si le propriétaire remet en état son véhicule de façon non déclarée, sans facture ni historique, personne ne pourra en faire la preuve.
« La fiabilité des informations à 100% n’existe donc pas, quel que soit le système. Cependant, en multipliant les sources d’information (Histovec et autres) comme le fait carVertical, le risque de se faire arnaquer diminue d’autant. Nous avons contrôlé plus de 22 millions de véhicules depuis 2018. Chaque contrôle que nous faisons ne fait qu’accroître la fiabilité de nos informations ».
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Les conseils de Moundyr Gainou (carVertical)
Moundyr Gainou (carVertical) : « Je conseille aux particuliers souhaitant acquérir un VO de se rapprocher de professionnels et de regarder les annonces dans le détail. En gardant à l’esprit qu’elles peuvent être plus ou moins fiables. Dans ce cas, il faut que le vendeur puisse être en mesure de donner à l’acheteur un maximum d’informations pour faire parler le véhicule. Or, un vendeur n’est pas un mécanicien. Il va se fonder uniquement sur les données factuelles dont il dispose : le carnet d’entretien, le contrôle technique, les factures, les rapports carVertical. Il devient alors possible de reconstituer l’historique du VO ».
« Également, il faut essayer de se rapprocher d’un mécanicien. Car ce dernier éclairera le particulier sur certains points. Ainsi, parfois, un véhicule ayant 100.000 km au compteur est plus fiable et présente moins de risques qu’un véhicule parisien n’ayant parcouru que 80.000 km. Car un usage urbain n’entraîne pas le même degré d’usure qu’une utilisation sur autoroute, par exemple.
Faire parler le VO
« Il faut donc faire parler le véhicule. L’inspecter à la lumière du jour. De nuit, on voit moins bien les choses. Il faut également le tester. Et voir comment le propriétaire utilisait son véhicule. Ou encore vérifier le nombre de propriétaires précédents, etc. Histovec va donner des petites infos. Mais cela ne sera pas exhaustif. carVertical fera mieux parler le véhicule : nombre de kilomètres parcourus chaque année ; photos d’assureurs ou photos d’accidents éventuels. Le rapport carVertical permet en outre de repérer certaines incohérences. Si elles sont trop nombreuses ou s’il n’y a pas assez d’info, il faudra peut-être considérer l’achat d’un autre véhicule. Finalement, plus on en a d’informations disponibles sur un VO, plus on est amené à prendre la bonne décision ».
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Moundyr Gainou (carVertical) nous explique comment tirer le meilleur parti des rapports sur l’historique des véhicules d’occasion : en croisant ces informations avec le carnet d’entretien et les factures de garagistes, sans oublier une inspection visuelle attentive. Photo : (c) carVertical. Vidéo : (c) LaTDI.
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