Bam le Graffeur Le Roi Lion hôpital

Bam le Graffeur apporte du rêve aux enfants de l’hôpital avec ses fresques murales

Rien n’est plus déprimant qu’une chambre d’hôpital aux murs tout blancs ! Alors, imaginez la tête des enfants malades lorsque, tout à coup, les murs de la pièce où ils se retrouvent confinés se craquellent et se fissurent, laissant leurs personnages préférés (le Roi Lion, Dumbo, Bambi, etc.) débouler dans leur quotidien ! C’est ainsi que Bam le Graffeur veut réenchanter l’hôpital pour les petits malades. Ayant remporté le Prix 2024 « Talents de Patients », il revient pour nous sur l’éclosion de sa vocation…

C’est au milieu des années 1990 que Bam commence son activité de graffeur dans le département de l’Essonne. Dès son plus jeune âge, le graffiti le passionne, en tant que forme d’expression dont il se met à recouvrir les murs de sa ville. Rapidement, cet art devient pour lui une véritable vocation.

Bam le Graffeur : un graffeur autodidacte

À l’époque où Bam le Graffeur fait ses première armes, l’absence d’internet l’oblige à déterminer son propre style par lui-même. Il ne suit aucun modèle en particulier. Pour lui, le graffiti est une passion qu’il pratique localement, sans référence à de quelconques « parrains ». Certes, Bam le Graffeur se revendique du mouvement hip-hop, avec ses variations musicales et dansées. Lui-même est de ce point de vue un ancien B-Boy (break dancer). Puis il commence à dessiner sur des feuilles de papier… avant de passer aux murs de sa ville !

Bien entendu, ses premières tentatives ne sont pas toutes couronnées de succès, mais il progresse rapidement à force de tâtonnements. Aujourd’hui, ses deux sujets d’inspiration principale proviennent du monde de l’automobile ainsi que du dessin animé. Dans la mesure où il vit de son Poska, il doit également composer avec les demandes de ses clients. Cependant, Bam conserve une affection particulière pour les personnages de Disney. Son approche le place à part dans l’univers du graffiti, à revers de l’esthétique de la rébellion adolescente. Lui privilégie au contraire les codes de la petite enfance.

Bam le Graffeur créations à l'hôpital
Le Petit Prince et la Tortue. (c) Bam le Graffeur.

Peindre à l’attention des oubliés de la société

C’est à partir de 2017 que Bam le Graffeur s’intéresse au secteur hospitalier. Tout commence lorsque l’hôpital de Compiègne le sollicite pour redécorer les locaux de la cantine. Cette première intervention attire l’attention de l’hôpital de Valenciennes, qui lui demande à son tour d’apposer ses dessins dans cinq chambres. Une vidéo de son travail, postée en ligne, devient virale avec plus de deux millions de vues, créant un effet boule de neige ! D’autres hôpitaux se mettent à le réclamer ! Dans les chambres d’enfants hospitalisés, Bam aime intégrer des effets 3D, des effets de « murs lézardés » ou encore des reliefs accentuant la profondeur des scènes qu’il peint. Car cette immersivité permet aux enfants de s’évader loin de l’hôpital où ils se retrouvent confinés.

Par ailleurs, Bam le Graffeur introduit son art dans les Ehpad, « autres grands oubliés de la société ». Lorsqu’il pénètre dans une maison de retraite pour la première fois, l’atmosphère impersonnelle et neutre qui y règne le frappe. Le graffiti a-t-il droit de cité dans ce type d’endroits ? Bam répond par l’affirmative. Il est même surpris par l’enthousiasme des résidents et les vivats qu’il reçoit de leur part. « Ils semblaient vraiment bien apprécier mon travail ! » Pour eux, il représente des paysages, des forêts, de la verdure et des fleurs. Selon Bam, « les personnages de Disney peuvent certes parler à tout le monde. Cependant, j’ai choisi des thèmes plus apaisants et adaptés aux attentes des directions de ces établissements pour personnes âgées ».

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Bam le Graffeur : artiste & entrepreneur

Travaillant aujourd’hui à son compte, Bam ne considère pourtant pas son activité comme un business. Lorsqu’il peint, il n’a pas l’impression de travailler. Chaque minute passée à créer lui apporte beaucoup de plaisir et de satisfaction. Qu’il customise des baskets, réalise des performances pour des marques automobiles, dessine dans les hôpitaux ou peigne des tableaux, il a besoin d’une telle diversité pour renouveler ses sources d’inspiration et continuer à créer. Certes, il reconnaît que le monde des galeristes est assez difficile à percer. Ce qui l’amène à travailler en direct avec ses clients par le biais des réseaux sociaux.

Les réseaux sociaux jouent ainsi un rôle crucial dans le développement de sa notoriété. En effet, c’est grâce à eux que le grand public découvre ses créations. Certaines de ses vidéos enregistrent même plus de huit millions de vues, lui apportant du même coup de nouvelles opportunités professionnelles. Par ailleurs, Bam le Graffeur apprécie les échanges avec son public. Il prend ainsi volontiers connaissance des commentaires et des avis venant enrichir son processus créatif.

Pour faire la démonstration de son savoir-faire, Bam accorde une importance toute particulière à ses contenus vidéo. Inspiré par d’autres créateurs, il soigne la réalisation des petits films au cours desquels il présente son travail. Il ne va cependant pas jusqu’à les scénariser, laissant plutôt son inspiration du moment le guider lors du montage de ses séquences. Parfois, il met plusieurs jours à finir une vidéo, cumulant des brouillons de séquences sur son téléphone en attendant que de nouvelles idées lui viennent.

Bam le Graffeur créations à l'hôpital, en Ehpad
À l’hôpital, mais aussi à l’Ehpad ! (c) Bam le Graffeur.

2024 : Bam le Graffeur reçoit le Prix « Talents de Patients »

Lauréat surprise du Prix « Talents de Patients » 2024 décerné par le Leem (Association des entreprises du médicament), Bam n’en revient toujours pas ! Jusque là, il n’avait jamais été sélectionné pour recevoir une quelconque distinction ! C’est sur LinkedIn qu’il découvre le Prix. Sur la suggestion d’une personne de son entourage, il s’inscrit. « Être finaliste était déjà une réussite exceptionnelle à mes yeux, mais remporter le prix allait bien au-delà de toutes mes espérances ! » Cette reconnaissance ne fait que renforcer à ses propres yeux la nécessité de faire de l’art en milieu hospitalier.

Bien qu’il reçoive beaucoup de soutien et de retours positifs en ligne, il aspire désormais à une plus grande visibilité dans les médias et la presse traditionnels. « J’aimerais faire l’objet de reportages, bien sûr ! » Cela lui permettrait d’amplifier l’impact de son travail et d’attirer davantage l’attention sur ses projets. En attendant, son public peut compter sur sa passion et son dévouement, inépuisables !

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Bam le Graffeur met du baume au cœur des enfants malades en ornant les murs de leur chambre d’hôpital de ses graffitis vibrants et colorés. Ce faisant, il remporte le Prix « Talents de Patients » 2024 décerné par le Leem, l’association des entreprises du médicament. Photo : (c) Instagram – Bam le Graffeur. Vidéo : (c) LaTDI. Musique : (c) ES_From the Ashes of a Previous Life – Lama House.

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