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Diminuer le temps d’écran des jeunes : une urgence en milieu scolaire ! (NoPhone)

Le smartphone nuit à la santé mentale des jeunes ! Les plus timides l’utilisent pour s’isoler davantage encore… Guillaume VILAIN propose avec sa pochette NoPhone un système empêchant les élèves d’utiliser leur smartphone tant qu’ils sont à l’école. Une véritable renaissance dans les établissements scolaires qui l’adoptent !

Au départ, Guillaume VILAIN passe les 18 premières années de sa carrière en tant que professeur des écoles en Belgique. À côté de son métier d’instituteur, il exerce plusieurs autres activités. Ainsi, il est musicien de rock et aussi d’électro, ce qui l’amène à tourner à l’étranger. Il écrit aussi, et publie Apprendre autrement aux éditions Eyrolles.

En 2020, il quitte finalement l’enseignement pour fonder une application sociale, Kiligi, centrée sur la santé mentale des jeunes et le harcèlement scolaire. « Sur Kiligi, on vient partager ses émotions. Pas d’images, ni de vidéos, ni d’audio, juste des émotions… Pour cette appli, je m’étais inspiré des alcooliques anonymes. Mon but était d’améliorer la santé mentale des jeunes à travers cet outil numérique ».

La santé mentale des jeunes en point de mire

En 2023, avec Feel School, Guillaume VILAIN renouvelle l’essai en ajoutant à cette nouvelle appli des modérateurs humains pour monitorer les contenus publiés par les abonnés. Ce faisant, ils en profitent pour détecter les profils d’élèves victimes de harcèlement. « Nous avons ainsi identifié jusqu’à 25.000 jeunes n’allant pas bien, le plus souvent en situation d’isolement social ‘intense’. Certains élèves parmi les plus timides restent en effet sur leur smartphone. Ils en viennent finalement à complètement se couper du monde autour d’eux. Cela peut même déboucher sur des dépressions ».

Pour Guillaume VILAIN, le constat est clair : le smartphone est responsable d’un certain malaise chez les jeunes. L’usage dévoyé des réseaux sociaux combiné au temps excessif passé sur les écrans, tout cela est à la racine du mal. D’autant que, d’année en année, l’addiction au numérique va croissant. « L’économie de l’attention aboutit ainsi à des dérives complètement folles ! Certains jeunes perdent jusqu’à 100 jours de leur vie chaque année ».

Usage du smartphone en milieu scolaire : abus et débordements

Dans les collèges et lycées, si des files d’attente se forment devant les toilettes, c’est probablement parce que les élèves veulent pouvoir tranquillement y consulter leur téléphone. Certains établissements sont confrontés à des problématiques plus graves, tels que les nudes envoyés depuis les cabines de leurs toilettes. D’autres fois encore, ce sont des bagarres filmées qui déclenchent un cycle de violences incontrôlables. On le voit, la maîtrise des smartphones devient un enjeu d’importance pour les établissements scolaires. Sans compter l’impact négatif qu’ils ont directement sur l’apprentissage !

Selon certaines études anglaises, les profs perdent jusqu’à 20 minutes par heure de cours à cause des smartphones. « Ce sont généralement 20 minutes pasées à faire la police. Ou bien certains élèves sont sur leur smartphone en train de regarder quelque chose n’ayant rien à voir avec le cours. Et donc il faut faire un rappel à l’ordre. En outre, les notifications dérangent et interrompent les cours, en abîmant la concentration. Il faut par conséquent passer du temps pour calmer le groupe, le recentrer et recommencer le cours, correctement cette fois ». Par ailleurs, un élève sur trois ne respecte pas l’interdiction de consulter son smartphone lorsqu’il est en classe. Alors, que faire dans un contexte aussi dégradé ?

La solution NoPhone

En Belgique, certains établissements ont recours à un système de casiers placés devant le professeur, dans lesquels les élèves viennent déposer leurs smartphones. Malheureusement, les professeurs et la direction se retrouvent en première ligne en cas de vols ou de bris. « Une école a même eu à faire face à un procès à cause du bris d’un iPhone à 1500 euros ». Selon Guillaume VILAIN, il convient de lever cette responsabilité pesant sur l’équipe éducative. Car cela représente une attaque supplémentaire sur un métier déjà en souffrance.

C’est la raison pour laquelle il a imaginé son système de pochettes NoPhone. Les élèves se voient attribuer une pochette nominative .En arrivant à l’école, ils placent leur smartphone dans cette pochette qu’ils clipsent à l’aide d’un cadenas magnétique. Durant les premiers jours, les établissements s’assurent que tout le monde respecte bien cette obligation. Par la suite, les habitudes s’installent et il n’y a plus lieu de surveiller.

Durant la journée, le téléphone reste verrouillé à l’intérieur de sa pochette NoPhone. Les élèves n’y ont plus accès. En fin de journée, ils repassent devant une borne magnétique. Cela démagnétise leur cadenas qui s’ouvre en redonnant à l’élève l’accès à son smartphone.

Succès du modèle de pochette NoPhone le plus haut de gamme

Comme Guillaume VILAIN l’admet, les Belges représentent ses bêta-testeurs, entre les mains desquels il a placé les premières versions de son produit. « Nos trois modèles de pochettes vont du plus simple au plus compliqué. Notre modèle de base est équipé de deux anneaux avec un cadenas. Il ressemble à un étui à lunettes en néoprène (caoutchouc synthétique). Concernant notre pochette haut de gamme (qui est la plus demandée), le cadenas est carrément intégré à la pochette, ce qui évite toute perte. Nous proposons aussi une pochette anti-ondes avec un tissu haut de gamme censé bloquer l’ensemble des ondes. Dans les faits, il faut savoir qu’il est extrêmement difficile d’arrêter complètement la 5G ou le WiFi ».

Pour l’instant, NoPhone a designé ses modèles de pochettes en France, avant d’en confier la fabrication à des fournisseurs chinois. Cependant, Guillaume VILAIN souhaite lancer une ligne de production dans notre pays afin de valoriser le savoir-faire local. « Nous sommes en train d’étudier la faisabilité de ce projet. Cela sera quand même un peu plus cher, tout en restant concurrentiel ».

Il a par exemple envie de travailler avec une entreprise spécialisée dans l’upcycling. Cette dernière récupère les matières premières de marques françaises fabriquant les gilets de sauvetage d’Air France. Pour concrétiser ce projet, il est cependant obligé d’avancer étape par étape. « Au fur et à mesure que j’arrive à vendre, je me constitue un peu de trésorerie. Cela me permet en retour d’avoir suffisamment de budget pour investir dans la R&D locale ».

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Verrouillage de pochette à smartphone avant d’aller en cours. (c) NoPhone.

NoPhone agit comme une cure de désintoxication numérique : d’abord le manque…

Guillaume VILAIN se félicite des retours extrêmement positifs qu’il reçoit des établissements scolaires partenaires. « Cela s’apparente à une cure de désintoxication… numérique ! » Certes, durant la première semaine, les élèves (parfois appuyés par leurs parents) crient au scandale. « C’est honteux, disent-ils, on nous ôte nos libertés. Nous n’en pouvons plus, rendez-nous nos smartphones ! » Les enseignants, quant à eux, sont ravis ! Car ils peuvent désormais consacrer tout le temps passé en classe à l’apprentissage.

Après la phase de dépendance pendant les premiers jours où les élèves sont en manque, les bienfaits se font sentir à partir de la deuxième semaine. Ces derniers finissent par se dire : « en fait, c’est assez plaisant ! On se reparle… » Une directrice est même venue vers Guillaume VILAIN pour lui dire à quel point elle était satisfaite : « C’est juste magique, témoigne-t-elle, après deux semaines, nos jeunes jouent à nouveau au ballon dans la cour. On n’avait plus vu ça depuis des années ! » Notre interlocuteur est lui-même surpris par l’engouement autour de sa pochette. « C’est quand même fou que les jeunes aient besoin d’une pochette NoPhone pour jouer au ballon pendant la récré ! »

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… puis la renaissance !

Dans un autre établissement, les élèves les plus âgés peuvent sortir pour aller déjeuner en ville, s’ils le souhaitent, pendant l’heure de table. Et l’on s’est rendu compte qu’ils ne prenaient pas la peine de déverrouiller leurs smartphones. « Ils partent avec leur pochette fermée parce qu’ils se sont rendu compte qu’en réalité, leur smartphone avait fini par polluer leurs relations. Et donc ils vont manger avec leur téléphone enfermé dans sa pochette ».

De tels résultats représentent une grande satisfaction pour Guillaume VILAIN, lui qui se bat depuis plusieurs années pour la santé mentale des jeunes. « C’est une chouette réussite de se dire que les jeunes ont vraiment compris l’effet bénéfique de ne pas avoir son smartphone en permanence à la main. Car rien ne vaut finalement le fait de se parler entre amis et de renouer des liens sociaux véritables ! »

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Guillaume VILAIN (NoPhone) alerte sur les débordements provoqués par les smartphones en milieu scolaire. Il montre comment sa pochette NoPhone a le même effet qu’une cure de désintoxication sur les jeunes. Après une période de manque, ces derniers redécouvrent la joie de se parler entre eux, directement, et de jouer au ballon dans la cour… Photo : (c) NoPhone. Vidéo : (c) LaTDI. Musique : (c) ES_Melt Away (Instrumental Version) – Adelyn Paik

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