Entretien grand bâtiment infrastructure Myrium

Myrium, entreprise de BTP à taille humaine : proximité, technicité & respect de la parole donnée

Lorsqu’il prend la tête de Myrium il y a huit ans, Frédéric VIET a conscience d’intégrer une entreprise centenaire. En ce début de 21e siècle, cette dernière fait pourtant face à nombre de défis, dont l’adaptation des grands bâtiments et infrastructures au changement climatique. Pour stimuler la technicité et la créativité de ses équipes, le dirigeant met en place l’actionnariat salarié, renforçant ainsi le lien patrimonial et affectif unissant chaque salarié à son entreprise.

À 55 ans, Frédéric VIET dirige Myrium depuis huit ans. Il travaille jusqu’en 1998 à la Générale des Eaux, au sein de laquelle il commence l’apprentissage de son métier de gestionnaire des grands services collectifs : eau, environnement, énergie, entretien des bâtiments, traitement des déchets, etc. Une fois qu’il estime connaître son métier à fond, il choisit de s’impliquer dans des entreprises à taille humaine.

« Que cela concerne la direction exécutive ou l’implication dans l’actionnariat, je souhaitais acquérir une certaine liberté, la possibilité de mettre en œuvre les solutions que je jugeais nécessaires. Je voulais ainsi conserver une proximité avec le terrain, avec l’endroit où le travail de production technique se faisait ». Cela le conduit à prendre la tête du Groupe Rougnon, depuis devenu Myrium.

Il compare son rôle de dirigeant à celui d’un chef d’orchestre. Pour lui, sa mission consiste à réunir les meilleures conditions de travail pour les équipes opérationnelles, dans la clarté et sans politique interne. « Cela nécessite beaucoup de relationnel avec les personnes, une bonne compréhension des enjeux et une grande capacité d’écoute ».

La base de Myrium : livrer ses chantiers sans dépassement de délais ni de budget

Cette méthode lui permet aujourd’hui de se retrouver à la tête d’une entreprise en plein développement. Selon lui, la clé du succès réside dans la capacité à se montrer excellent sur le travail classique. « Quand on démarre un chantier de rénovation, le premier enjeu consiste à bien faire le boulot. C’est-à-dire à livrer le chantier, sans faire exploser les délais ni les coûts. Or, cela n’est jamais facile ! »

Au-delà de la seule bonne exécution des chantiers ou des contrats de maintenance, Frédéric VIET observe avec attention les transformations affectant son secteur. Ainsi, quelles sont les techniques de production d’énergie à adopter : gaz ? pompe à chaleur ? solaire ? « Nous nous efforçons de donner les bons éclairages pour que nos clients prennent les meilleures décisions. Car un grand bâtiment, cela représente une infrastructure qu’il faut penser sur plusieurs décennies, avec des réglementations hyper instables ! Donc ces choix sont compliqués pour nos clients ».

Parmi ces derniers, on trouve les acteurs du résidentiel privé et des copropriétés, mais aussi l’hôtellerie, le logement social, les immeubles de bureaux, les surfaces commerciales, les équipements collectifs (éducation, santé ou culture). Mais aussi les sites industriels, les locaux d’activité ou encore les data centers. Avec chacun, Myrium s’efforce de partager son expérience technique et sa compétence pour lui donner les meilleurs conseils possibles.

Myrium réfléchit aux solutions face à la finitude de nos ressources

Myrium conseille ainsi ses clients dans le contexte d’une situation très évolutive. « Prenons les enjeux liés à l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments et la baisse des émissions de gaz à effet de serre. À cet égard, la prise de conscience remonte tout au plus à quelques années seulement ». Myrium intègre également dans sa réflexion les enjeux liés à la transformation des mobilités. « Lentement mais sûrement, le passage du thermique à l’électrique nécessite d’installer des bornes de recharge, ce qui présente un impact sur les bâtiments ». La végétalisation représente aussi un enjeu croissant, pour lutter contre les pics de chaleur et faire en sorte que nos villes restent vivables.

Le réemploi des matériaux et des bâtiments devient également une nécessité, à mesure que la réglementation sur l’artificialisation des sols se fait plus contraignante. « Nous devons ainsi nous poser la question de la réassignation de bâtiments pré-existants, sachant qu’ils ont été pensés il y a plusieurs décennies pour d’autres usages. Or, il convient à présent de repenser et redessiner des immeubles de bureaux pour les transformer en logements, par exemple ».

En outre, Frédéric VIET a pleinement conscience des risques de pénurie. L’industrie du BTP, comme toutes les industries, consomme des ressources comme des sols fertiles, du bois, du verre ou des métaux. « Par exemple, on parle de transition énergétique, d’électrification. Cela sous-tend le recours à des câbles électriques en cuivre. Or, dans 30 à 50 ans, les gisements de cuivre seront épuisés. Le recyclage est donc appelé à devenir impératif ».

Urbanisme et changement climatique

Selon Frédéric VIET, les villes et les grandes métropoles vont continuer de concentrer l’essentiel de l’emploi et des liens sociaux. Il faudra donc adapter les bâtiments au changement climatique, en les isolant et en intégrant des îlots de verdure. « Car un monde uniquement minéral par 50 degrés en été, cela n’est pas tenable ! Et nous avons bien conscience que ces besoins-là dépassent les coups de balanciers politiques entre climato-sceptiques, d’une part, et climato-fervents, de l’autre ».

Lorsqu’on lui demande l’impact que cela aura sur l’aspect de nos villes, Frédéric VIET fait le pari d’une plus grande mixité entre architecture traditionnelle et innovante. « À Paris, on voit ainsi apparaître des terrasses surélevées avec un lieu de vie partagé végétalisé par-dessus un immeuble haussmannien traditionnel ». Pour notre interlocuteur, le patrimoine haussmannien ne doit pas faire figure de sanctuaire !

Entretien grand bâtiment infrastructure Myrium métiers
Parmi les métiers de Myrium : ceux liés à la chaufferie des bâtiments. (c) Myrium.

Aspects de la ville de demain

En outre, il conviendra d’adapter nos villes aux évènements climatiques extrêmes, de plus en plus fréquents et violents (pics de chaleur, inondations, etc.). « Nous avons donc devant nous un gros travail d’adaptation des bâtiments, des infrastructures et de tout ce qui permet aux villes de fonctionner ».

Enfin, Frédéric VIET est conscient des enjeux posés par les banlieues et par la nécessité de bien les relier aux centres-villes par de nouveaux moyens de mobilité. Pour que les personnes établies à la périphérie pour cause de loyers inabordables en centre-ville puissent continuer d’y accéder facilement…

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L’actionnariat salarié, levier de l’excellence des équipes de Myrium

Pour permettre à Myrium de pouvoir répondre à ces nouveaux défis, Frédéric VIET a tenu à transformer la structure patrimoniale de l’entreprise, familiale à l’origine. Ainsi, trois générations de la famille Rougnon se sont succédé à sa tête en un siècle. Cependant, aujourd’hui, le socle des actionnaires de référence est représenté par les équipes. « L’équipe dirigeante, l’ensemble de l’encadrement, l’ensemble des techniciens, chacun peut s’il le souhaite devenir actionnaire. Aujourd’hui, Myrium compte 600 salariés actionnaires sur 1600 collaborateurs. Autrement dit, les actionnaires de l’entreprise ne sont pas des gens extérieurs déconnectés, avec d’autres intérêts. Au contraire, ils ont à cœur de faire réussir leur entreprise, qui est un peu ‘leur boîte’ ».

Frédéric VIET est très fier d’avoir mis en place, en quelques étapes, des outils pour inciter tous les collaborateurs à devenir actionnaires. Pour cela, il a fallu imaginer des modalités simplifiées ainsi que des aides, comme l’abondement. Même avec peu de moyens, il devient ainsi possible d’investir dans l’entreprise.

L’actionnariat salarié constitue pour Frédéric VIET un formidable levier de management. « Quand on dit aux gens : « C’est vous la boîte, et vous êtes importants ! », ils réalisent que c’est vrai ! Grâce à l’actionnariat salarié, personne ne se sent comme un simple numéro. Au contraire, tout le monde a le sentiment de travailler pour livrer le service au client, ensemble. Cela répond à une attente profonde des personnes, et cela me tient particulièrement à cœur ! »

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Frédéric VIET revient sur le parcours l’ayant amené à prendre la tête de Myrium. Il décrit aussi les principaux défis auxquels son secteur est confronté, comme le réchauffement climatique et ses conséquences sur nos villes. Il revient enfin sur les valeurs qui l’animent, et qui l’ont poussé à mettre en place l’actionnariat salarié, pierre angulaire à l’origine du succès de la société Myrium. Photo : (c) Myrium. Vidéo : (c) LaTDI. Musique : (c) ES_Frustrating (Instrumental Version) – Loving Caliber.

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